MiniPod Mieux-Vivre N° 15

Dans la plupart des religions et des philosophies, l’amour est au centre. Il est avant tout une disposition d’esprit et d’être qu’il nous est proposé de cultiver, d’entretenir, de faire fructifier. Comme un trésor précieux pour soi, pour ses proches. Reste à lui donner corps dans le quotidien de nos vies, que ce soit à titre amoureux, familial, amical et bien au-delà, tant les expressions et les formes que revêt l’amour sont multiples, rebondissant bien au-delà de nos cercles proches, à l’image de ricochets.
Aimer, n’est pas toujours chose aisée. L’amour se voudrait heureux, apaisé en toutes circonstances. Et pourtant, même (surtout) avec les personnes que nous chérissons le plus, nous connaissons des tempêtes intérieures – qui se vivent au creux de nos êtres sans forcément transparaître- et extérieures, qui viennent nous secouer, nous faire vaciller. Comment l’expliquer ? Par quels mystères l’expression de nos sentiments nous déborde-t-elle parfois à ce point-là ? Et comment accorder plus de place à l’amour dans nos vies pour le vivre de façon plus heureuse et plus épanouie ?
L’amour, une histoire de transmission, qu’il est possible de transformer
Nos sentiments se tricotent avec les fils multicolores de notre éducation, de nos expériences affectives heureuses et malheureuses, de nos projections, de nos fêlures. Et les fils s’emmêlent parfois, bien malgré nous. Avons-nous été aimés enfant ? De manière démonstrative ? Tout en retenue ? Dans un climat stable et solide ou par intermittence ? A défaut, le manque cruel d’amour à l’aube de notre vie a t’il ouvert en nous une brèche douloureuse ? Notre aptitude à aimer et à ouvrir notre cœur découle pour partie de la façon dont nous nous sommes sentis aimés enfant, et de la capacité d’amour de nos parents en fonction de leur propre expérience affective lorsqu’ils étaient eux-même enfants, de leur éducation. L’aptitude d’aimer puise ainsi ses racines dans le terreau de notre vie, de celle de nos parents et ascendants. Terreau sensible largement inconscient, à l’empreinte profonde dans la manière dont nous vivons l’amour :
- Si ce dernier sert à combler un vide ou un froid intérieur ou s’il est déversé sans limite quitte à s’oublier soi-même ou pour assouvir des attentes inextinguibles, alors en jaillissent des fruits amers, acides.
- A l’inverse, lorsqu’il se donne et lorsqu’il est reçu dans le respect de soi, de l’autre, avec générosité et désintérêt, alors il est doux comme peuvent l’être des fruits juteux et sucrés.
Dans cet enchevêtrement, quelle est la part d’innée, cette part sensible, créative et intuitive qui échappe aux « fatalités » de notre destin et colore notre façon d’aimer ? Qui nous aide à cheminer, à trouver notre propre façon d’aimer.
Il est toujours possible, quelles que soient nos expériences, de changer de trajectoire quand on le désire vraiment.
Quitte pour cela à se faire aider dans un cadre thérapeuthique.
L’amour est un sujet qui ne cesse d’être exploré ; le film si touchant “Raisons et sentiments”, d’après le roman de Jane Austen écrit en 1811, décrit avec finesse la découverte et la façon si subjective de l’éprouver de deux jeunes soeurs désargentée, l’une avec retenue et raison, l’autre avec romantisme et emportement. Si les époques changent et avec elles la conception de l’amour et des comportements amoureux, il constitue, encore aujourd’hui un sujet central d’intérêt. Il est le fruit de nombreuses recherches et études pour mieux le comprendre et mieux le vivre au quotidien. Parmi ces recherches, les travaux de Gary Chapman auteur, conférencier et conseiller conjugal américain apportent un éclairage intéressant sur le couple et plus particulièrement sur les langages de l’amour au sein du couple.
Les travaux et l’approche de la psychologue américaine Barbara Fredrickson de m’interpellent et me donnent à réfléchir sur une conception originale de l’amour, qui ouvre bien des perspectives.
L’amour 2.0
D’après Barbara Fredrickson, le pouvoir de l’amour est sans limite, avec la faculté d’embellir notre vie. D’après la psychologue, l’amour se matérialise sous forme de connexions, de résonance positive entre individus, même sans que ceux-ci ne soient liés ou n’entretiennent forcément de relations particulières. Ainsi, nous pouvons connaître, même de façon fugitive, des connexions fortes qui s’apparentent à des micro-moments d’amour. A titre d’exemples, donner son attention pleine et entière à un inconnu qui nous demande un renseignement, prendre le temps d’aider une vieille personne à traverser la rue, jouer avec un enfant en laissant librement s’exprimer sa part d’enfance ; écouter avec le coeur un ami en difficulté sont autant de connexions fortes, de micro-moments d’amour où nous faisons preuve d’empathie, de compassion, de compréhension, de joie, etc … autant d’ingrédients qui composent l’amour.
Pour permettre cela, peu de choses en somme …. si ce n’est la disponibilité d’esprit et de cœur, l’attention pleine et entière à ce qui se joue, ici et maintenant. Peu de choses et pourtant, pas si simple à mettre en pratique.
Quelle place accordons-nous à l’amour dans nos vies ?
L’essentiel de notre temps et de nos préoccupations sont-ils dédiés à notre travail, à notre statut, à une course effrénée vers un but qui peut s’avérer illusoire ? Absorbant du même coup notre réceptivité, qui fait que même avec nos proches notre esprit est ailleurs, notre présence comme voilée et notre attention accordée en pointillé.
Et pourtant quand on y réfléchit bien, au bout du compte, n’est-ce pas l’amour donné et reçu, la qualité des liens et la profondeur de nos sentiments qui insufflent en nous cette impression de bien-être et de quiétude, de tranquillité d’âme et de cœur ? Que sont nos réussites et nos succès, même les plus grands, les plus difficiles, si nous ne pouvons pas les partager avec celles et ceux que nous aimons ?
On peut se leurrer parfois, se tromper de priorités tant il est facile d’être pris dans un engrenage matérialiste, consumériste. Ou dans ses habitudes, ses routines qui font que l’on finit par ne plus accorder aux personnes vraiment importantes l’attention qu’elles méritent. Dans sa chanson « Il est où le bonheur » Christophe Maé évoque un bonheur discret qui fait si peu de bruit que c’est souvent après qu’il soit parti que l’on réalise qu’il était là. N’est-ce pas ce qui arrive aussi avec l’amour ?
L’année 2020 a été une année éprouvante, avec de nombreux défis qu’il nous appartient de relever à titre individuel et collectif. C’est la raison pour laquelle, en cette période de Noël, offrir et exprimer notre amour prend un relief tout particulier : dire à nos proches qu’on les aime, s’entr’aider, faire preuve de solidarité en fonction de ce qui est possible pour chacun et chacune d’entre nous sont autant de cadeaux précieux, qui (re) donnent vie à l’esprit de Noël. ✨
Et pour rester dans cet esprit, nous avons envie de nous offrir la chanson bonne humeur de Patrick Fiori, bien dans notre thème : “Les gens qu’on aime”
Nous arrivons à la fin de notre mini pod. N’hésitez pas à nous partager sur notre page Facebook Elisabeth & Nathalie vos réflexions sur ce thème universel qu’est l’amour. Cela pourra donner des idées aux autres femmes qui nous écoutent. Merci de liker ce mini pod sur votre plateforme d’écoute pour favoriser sa diffusion et de le partager aux personnes de votre entourage proche, que vous aimez. Un grand merci pour elles !
Belle journée à vous et à bientôt 😊
Pour aller plus loin :
- “Les cinq langages de l’amour” de Gary Chapman
- “Love, 2.0” Barbara Fredrikson