MiniPod Mieux-Vivre N° 12

Parmi nos maladresses à faire passer notre message de manière satisfaisante, il y a celle qui consiste à tomber dans le travers du reproche, du jugement, voire même de la condamnation. Plusieurs explications à cela :
– quand une situation nous pose problème, on peut avoir du mal à parler posément, sereinement ; ce qui peut se traduire par des mots qui ne sont pas appropriés car exagérés, dans le ton de notre voix qui traduit un agacement, une colère contenue ou toute autre émotion déstabilisante
– on choisit un moment inapproprié : si l’autre n’est pas disponible ou agacé, ennuyé, tracassé alors il vaut mieux reporter notre échange.
– on peut aussi avoir la croyance que l’autre peut deviner notre besoin, notre envie, comme s’il avait la capacité d’être dans notre tête, et lire dans nos pensées. Cela est particulièrement exacerbé quand cet autre est très proche de nous, nous connaît bien comme notre conjoint, notre enfant. Nous attendons alors implicitement de lui qu’il anticipe ce qui nous ferait plaisir. Mais comment le pourrait-il ? Même s’il nous connaît bien, il lui est difficile, impossible de lire clairement dans nos pensées car nos pensées sont altérées par nos humeurs, nos émotions, ce que nous avons vécu dans la journée et qui échappent à sa connaissance. Et parce que nous avons toutes et tous des besoins, des désirs, des envies différents, singuliers. Nous avons des référentiels différents, c’est à dire une façon de percevoir les choses et le monde à notre façon. Même au sein d’une même famille. Attendre de l’autre qu’il me devine est souvent vain, illusoire et contre productif.
Voilà le constat que nous pouvons faire : nous sommes pleines de bonnes intentions mais par notre maladresse et/ou nos croyances, nous n’arrivons pas à l’objectif fixé qui est de communiquer à l’autre notre besoin ou une demande… avec calme et fermeté, dans le respect de soi et de l’autre.
Alors comment faire, comment s’y prendre ?
La CNV (Communication Non Violente) d’après Marshall B. Rosenberg est une pratique très aidante car elle nous apprend à faire la distinction entre :
– ce que je ressens à partir d’une situation donnée,
– mes besoins dans cette situation,
– l’expression d’une demande claire, précise, explicite.
Ce processus de communication ouvre la voie à une discussion autours de mes besoins et ceux de mon interlocuteur, de nos demandes respectives pour trouver un accord commun.
La CNV nous invite à découper notre échange en plusieurs étapes :
–1ère étape : dans un endroit calme où on ne sera pas dérangé, à un moment où mon interlocuteur et moi-même sommes disponibles, je lui expose la situation de la manière la plus factuelle possible, c’est à dire en évitant les jugements, les critiques, comme si j’étais une personne extérieure qui observe et décrit la situation, sans prendre partie. En privilégiant la 1ère personne, le “je” moins agressif que le “tu”
Exemple d’échange avec mon ado : ce matin, j’ai vu que tu avais laissé la table de la cuisine encombrée de la vaisselle sale et des restes de ton petit déjeuner
–2ème étape : j’exprime les émotions que je ressens provoquées par cette situation : colère, agacement, frustration, déception, tristesse, peur… je ne me suis pas sentie respectée
Si on en revient à notre exemple, je pourrais dire quelque chose comme : je me suis sentie en colère, avec un sentiment d’injustice comme si c’était à moi de nettoyer la table
–3ème étape : j’exprime mon besoin factuellement
Exemple : j’ai besoin, moi aussi, de trouver une table propre pour pouvoir déjeuner tranquillement et agréablement.
–4ème étape : j’exprime ma demande clairement, calmement, fermement, sans agresser l’autre
Dans notre exemple, je pourrais dire : je te demande de mettre ta vaisselle dans le lave-vaisselle et de nettoyer la table quand tu as fini.
Ces 4 étapes vont vraiment nous aider. Mais rien de tel que la pratique, l’expérimentation pour vous en convaincre. Nous vous invitons à commencer progressivement en privilégiant une situation qui ne présente pas d’enjeux importants. Avec l’entraînement, vous pourrez ensuite essayer avec un interlocuteur qui peut-être vous impressionne, vous déstabilise, au travail, dans vos relations personnelles. Nous vous conseillons alors d’écrire à l’avance ces 4 étapes, à les répéter pour vous mettre en confiance. Tout en ayant en tête que vous n’êtes pas responsable d’une éventuelle réaction d’incompréhension ou de colère de la part de votre interlocuteur, surtout si vous avez laisser s’installer une situation qui ne vous convient pas, sans rien dire. C’est son interprétation, sa vision de la situation. Si c’est le cas, vous pouvez lui proposer un temps de “digestion”, l’inviter à y réfléchir de son côté, à prendre l’air, lui donner de l’espace. Quelle que soit sa réaction, vous aurez pu exprimer ce que vous aviez sur le coeur, avec fermeté et calme, vous vous sentirez plus légère.
Pour aller plus loin, nous vous recommandons :
– le podcast VLAN, numéro 121, avec pour invité Thomas d’Ansembourg, thérapeute, conférencier et écrivain grand spécialiste de la CNV. Vous le trouverez en tapant ces références sur votre moteur de recherche préféré.
– d’écouter ses nombreuses conférences ou lire ses ouvrages : “Cessez d’être gentil, soyez vrai » ou “Le bonheur n’est pas nécessairement confortable”
– le livre fondateur, référence de la CNV : “Les mots sont des fenêtres ou bien des murs” de Marshall Rosenberg.
Nous arrivons à la fin de notre Podcast. N’hésitez pas à nous partager comment VOUS vous y prenez pour vous affirmer, sur notre page Facebook Elisabeth & Nathalie. Cela pourra donner des idées aux autres femmes qui nous écoutent ou nous lisent.
MERCI de partager ce Podcast aux femmes de votre entourage qui souhaitent davantage s’affirmer !
Nous vous souhaitons une magnifique journée, à bientôt 😊