MiniPod Mieux-Vivre N° 24

Aujourd’hui, nous avons envie de vous parler de nos réactions impulsives, celles qui échappent à notre contrôle. Celles qui se manifestent face à des situations inconfortables que nous vivons. Nous réagissons, avec la désagréable sensation de les subir. Non pas que nous ne soyons pas capables d’avoir la main dessus et de les aborder avec calme mais c’est plus fort que nous, on se laisse emporter par nos automatismes, nos réflexes, nos émotions.
C’est ce qui se passe, par exemple, lors d’un échange où une parole, un comportement nous titille, nous agace. Pour peu que l’on soit fatiguée ou préoccupée et notre réaction peut rapidement devenir disproportionnée : on élève la voix, on s’emporte, on dit des paroles blessantes qu’on regrette ensuite. Notre parole, parfois même notre comportement dérapent. C’est alors malheureusement très facile de se laisser emporter dans un engrenage négatif parce que notre interlocuteur risque fort de réagir en miroir et donc de nous répondre sur le même ton énervé, agacé, sec.
Autre conséquence : notre jugement est biaisé. A partir de ce que l’autre a dit ou fait, on suppose que, on imagine que, on extrapole…on interprète, on prête à l’autre une intention qu’il n’a pas. Ceci est un premier scénario.
Autre scénario possible : on ne dit rien. On sent pourtant que c’est inconfortable à l’intérieur de nous, notre corps se rappelle à nous au travers de sensations désagréables telles que des crispations, des tensions, une respiration contenue. Mais par peur du regard de l’autre, par peur de ne pas faire bonne figure, par peur du conflit ou manque de confiance en soi, on se tait. Plus tard, on repense à ces situations-là avec un goût amer, on s’en veut, on n’est pas contente de soi. Ce qui égratigne alors l’image que nous avons de nous-même.
Pour ma part, pendant des années, c’est le premier scénario que j’ai vécu : j’étais insatisfaite de ma réaction car différente de celle que j’aurais aimé avoir. Avec la sensation de ne pas me comprendre comme si quelque chose dysfonctionnait en moi. Et ce scénario se répétait. J’ai cheminé, je me suis interrogée, j’ai compris que je n’avais tout simplement pas le mode d’emploi.
Quand quelque chose de déstabilisant se produit (situation, comportement ou parole), notre cerveau primitif et notre cerveau limbique, qu’on appelle aussi le cerveau émotionnel, ces deux cerveaux se mettent en alerte, impossible alors de faire un pas de côté et réfléchir posément à ce qui se passe, on est dans la réaction et l’automatisme, on agit de façon impulsive. Pour répondre et non réagir, il va s’agir de solliciter notre néocortex, la partie de notre cerveau la + évoluée capable d’analyser et évaluer. Mais cela n’est possible que dans un 2eme temps, quand on n’est plus dans la réaction.
Mais comment, justement ne pas être dans une réaction impulsive et accéder à une réponse appropriée ? En créant un espace entre ce stimulus qui ns a déstabilisées ET notre réponse. Concrètement, plusieurs possibilités s’offrent à nous pour créer cet espace. Pas de recettes miracles, à chacune d’essayer et voir celle qui marche pour elle 🙂
Pour ma part, quand je sens cet inconfort dans mon corps, je visualise un panneau STOP et je prends plusieurs respirations profondes. Allonger mon inspir et mon expir a un effet calmant, je me laisse moins emporter par mes pensées qui commentent, amplifient voire dramatisent ce qui est en train de se passer. Quand le calme revient, je peux alors reprendre ce qui s’est passé et choisir … ou non de répondre. Car la non réponse est une réponse tout aussi valable en particulier si la personne en face est énervée et qu’aucun échange posé n’est possible. Je peux donc choisir de me retirer momentanément et décider ou pas de revenir plus tard quand le calme sera de nouveau là de part et d’autre. Peut-être qu’alors un échange plus constructif sera possible ?
C’est une 1ère piste qui fonctionne me concernant. Une autre piste intéressante à tester est cette phrase que je me répète quand je sens l’énervement et la colère me gagner : “ Quelle Elisabeth ai-je envie d’être dans cette situation ? » Cette phrase agit comme un déclic, elle coupe le pilote automatique de mes pensées, elle m’amène à prendre de la hauteur par rapport à ce qui se passe, ce que je suis en train de vivre. Me poser cette question, c’est choisir en conscience mon comportement, c’est reprendre la main et donc moins regretter ou ruminer par la suite. L’autre bénéfice que j’y vois est d’être plus en phase avec mes valeurs et mes besoins, avec qui je suis. Par exemple, une de mes valeurs est le respect. Si je me mets à crier après mon interlocuteur, je ne le respecte plus… Alors que si j’exprime mon opinion calmement ou me retire car je sens que je vais exploser, là je choisis la personne que j’ai envie d’être : calme, respectueuse qui choisit l’harmonie, là je suis en phase avec ma valeur. Ce qui ne veut pas dire que je m’efface, je choisis de dire plus tard ce que j’ai à dire mais posément, de manière argumentée, factuelle et non sous le coup de l’émotion qui biaise ma capacité à raisonner.
Ca, c’est mon scénario idéal. La réalité par moments me rattrape, il m’arrive encore de m’emporter sous le coup de la fatigue, des soucis du moment, de ma charge de travail… D’où ce décalage entre la manière dont je me suis comportée et celle que j’aurais préféré. . Cette réalité me rappelle mes limites, je ne suis pas super woman, zen du matin au soir …
Ce qui m’aide alors, c’est de cultiver lucidité et indulgence : lucidité de reconnaître ma part de responsabilité (l’effort que je n’ai pas fait par manque de courage, par flemme, par facilité). Lucidité et aussi indulgence : ne pas non plus me malmener, acter et accueillir ma faiblesse, mon manquement puis décider que la prochaine fois (et il y en aura certainement !), j’essaierai de choisir la générosité, l’ouverture, l’écoute, la présence à l’autre.
Dans cette situation où on n’est pas satisfait de soi, ce qui aide aussi, c’est de se rappeler qu’on a la possibilité de revenir en arrière, de s’excuser, d’expliquer ce qu’on a perçu (peut-être de travers) : les choses ne sont jamais figées une fois pour toute.
Pour résumer, “ Quelle Elisabeth ai-je envie d’être dans cette situation ? ”, voilà la phrase qui m’aide. Cela pourrait être “ Quelle personne ai-je envie d’être dans cette situation ? ” La personnaliser avec mon prénom m’aide à me l’approprier davantage, je me sens plus investie.
Nous arrivons à la fin de notre Podcast. N’hésitez pas à nous partager si vous aussi vous avez des réactions automatiques et ce que vous faites pour prendre du recul et moins les subir sur notre page Facebook Elisabeth&Nathalie. Cela pourra donner des idées aux autres femmes qui nous écoutent.
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dans ce genre de situation , il m’est arrivé de me » regarder » et de me dire » que penserais tu d’une personne qui fasse la même chose ? » ( parler fort , couper la parole etc ) et souvent cela me calme direct . Et si une personne s’énerve , affirme avoir raison sans écouter d’autres arguments , parle fort , je ne réponds plus que par des phrases très courtes et je me désolidarise de la conversation
Mais je pense que le panneau stop peut aider à prendre un peu de recul et permettre de se calmer
par contre , quand je ne sais pas quoi répondre , après je me dis » tu aurais dû dire cela ou cela » et je m’en veux énormément
Chère Monique
Merci pour ton partage d’expérience. Cela peut arriver de regretter ce qu’on a dit.. ou pas. Sous le coup de l’émotion, notre capacité à répondre de manière posée et efficace est parasitée. Le STOP nous aide à la retrouver. Et quand on n’y arrive pas, ce qui aide, ce n’est pas de s’en vouloir mais au contraire, nous rappeler d’être douce et indulgente avec soi. En sachant que nous aurons certainement d’autres occasions de pratiquer le STOP 🙂