Voilà une semaine que l’invraisemblable s’est produit …

Comme une bombe qui éclate en plein ciel de printemps.
Une bombe que la plupart d’entre nous n’imaginait pas possible il y a quelques mois, quelques semaines – en tout cas pas ainsi, si soudainement, si massivement.
La Chine paraissait si loin …

Et pourtant !
Le Monde, l’Occident, l’Europe, la France sont à genoux.

Comment est-ce possible ?
Aujourd’hui, à l’ère des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle qui nous promettent toujours plus de facilité, de rapidité. Avec les assurances, les mutuelles et les garanties en tous genres qui nous laissent à penser que le risque, dans nos vies est bordé, contrôlé. Avec les progrès de la médecine et ses avancées spectaculaires dans tant de domaines …
La plupart d’entre nous n’avons pas connu la guerre ni les désastres économiques ou climatiques qui ont frappé tant de pays ces dernières années.

Nous nous sommes crus invulnérables.
Tout puissants.
Comme si nous étions à l’abri pour toujours, en dépit des enjeux climatiques et environnementaux qui, pourtant s’imposent à nous sans que nous ne parvenions à prendre les mesures nécessaires.

Nous nous sommes sentis tout puissants.

Il a suffi pourtant d’une « simple » épidémie.
Une épidémie sans risques majeurs pour 90 % de la population. Paradoxalement, une épidémie à la contagion massive, si terrible pour les plus fragiles d’entre nous, si épuisante pour le personnel hospitalier et médical exemplaire dans l’épreuve.

Voilà une semaine que l’économie fonctionne au ralenti.
Que nous apprenons à vivre confinés, nous qui avons connu la liberté de penser, circuler, aimer librement, voter, aller où bon nous semble. Pour celles et ceux qui vivent en famille, nous ré-apprenons à accorder plus de temps, d’attention à nos enfants, à notre conjoint, à nos parents.

A revenir à l’essentiel finalement.

Avec plus ou moins de facilité tant notre sur-activité, comme une seconde peau, nous conditionne et nos habitudes sont prégnantes.

Passé l’effet de sidération, comment saisir cette chance inespérée de prendre un temps pour soi, pour les gens que l’on aime  ?

Vive les réseaux sociaux, les « whats-apéro » qui nous permettent de rester en lien les uns les autres. Vive les nombreuses belles initiatives de dons, d’entr’aide, de gestes de solidarité ! Tant de webinars, de films, de documentaires à regarder, de livres à lire, de musique à écouter. Sans compter les choses à faire que nous remettons sans cesse au lendemain mais-là-nous-n’avons-plus-aucune-excuse !
Sans retomber dans  le « trop plein ou les « il faut que, je dois »,  à condition de ne pas (trop) s’éparpiller, ce temps entre parenthèses est une occasion unique, un cadeau inespéré pour prendre du recul, se poser, ralentir.

Pour questionner ce rythme effréné qui est devenu le nôtre.
Si nous profitions vraiment de ce temps suspendu ?
Pour imaginer d’autres possibles lorsque nous avons l’impression de traverser la vie « hors sol » avec des temps (et des conditions) de transport indécents, un stress chronique au boulot, une surcharge durable de travail, un métier inintéressant ou qui n’a plus de sens ?

Collectivement, si nous rêvions à mettre plus de conscience dans ce que nous entreprenons, à penser le travail, les relations, la vie, le monde autrement ? Si nous profitions du confinement pour rêver en un peu plus grand, plus beau, plus juste, plus vrai ? Si nous profitions du confinement pour réapprendre le bonheur de l’insignifiant.
Admirer un rayon de soleil qui traverse la pièce et fait danser les poussières minuscules, écouter le chant d’un rouge gorge sur la balustrade du balcon. Déguster, en conscience, un carré de chocolat ou la première gorgée de café ou de thé du matin. Ressentir l’eau qui glisse sur sa peau sous la douche. Observer les enfants jouer, tout à leur joie exubérante et insouciante.

Nous apprenons, bon gré, mail gré, à vivre autrement.

C’est une chance inestimable si nous savons la saisir, et ce d’autant plus que nous savons que ce confinement aura une fin.
Ce sera alors le temps de célébrer avec reconnaissance ces milliers de médecins, infirmières et infirmiers, aides-soignantes et aides-soigrants, personnel hospitalier, enseignants et tous ceux qui ont donné si généreusement de leur temps, de leurs expériences, pour nous.
Sous réserve d’avoir été épargnés -ainsi que nos proches- par le virus, nous goûterons au plaisir décuplé d’une promenade dans la nature, de retrouvailles émues avec les personnes que l’on aime.

Nous pourrons alors reprendre notre vie « d’avant » telle quelle.

Ou pas.

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